L'Ips passe à table
En début de semaine dans notre news du mois de mai, nous vous signalions un faible niveau de population mesuré par notre dispositif de surveillance "Ips typographe". Il était probable que les premières chaleurs allaient être suivies de peu par le premier envol. Les observations de ces derniers jours semblent nous donner raison. Les premiers signalements de dégâts nous parviennent dors et déjà par l'intermédiaire de notre réseau CO.
Fig. 1: Dégâts d'Ips typographe dans un peuplement d'épicéa.
Nous vous recommandons donc une vigilance accrue en épicéa. Si vous détectez une attaque dans vos peuplements, contactez le plus rapidement possible votre CO local.
Le chancre du châtaignier découvert pour la première fois en Wallonie
Le champignon Cryphonectria parasitica est originaire d'Asie et est responsable d'une maladie appelée chancre du châtaignier. Les premiers cas en Europe datent des années 1930 en Italie. Par la suite, la maladie s'est répandue dans de nombreux pays limitrophes. En décembre 2014, le Centre Wallon de Recherches Agronomiques (CRAW), en tant que laboratoire de référence de l'AFSCA, a identifié pour la première fois en Belgique le champignon sur des châtaigniers d'alignement à Bruxelles.
Le champignon a été identifié pour la première en Wallonie en forêt dans le Hainaut au courant du mois d'avril 2016. Cette découverte a été le fruit d'une belle collaboration entre le DNF, le DEMNA et le CRAw, démontrant bien le bon fonctionnement de notre Observatoire wallon de la Santé des forêts.
Cryphonectria parasitica infecte les châtaigniers européens (Castanea sativa) via des blessures naturelles ou artificielles. Le champignon se rencontre aussi mais très rarement sur des chênes (Quercus sp.), et sur du bois mort (notamment des piquets de châtaigniers mal écorcés). Il est réglementé sur matériel de reproduction (organisme de quarantaine en pépinière).
En début d'infection, l'écorce infectée s'enfonce et finit par se fissurer produisant un chancre. Elle se couvre de pustules de teinte rouge orange qui constituent les fructifications du champignon (fig. 1A). Des gourmands se forment sous la zone chancreuse. Sous l'écorce, de fines membranes de teinte beige et en éventail typiques de la maladie (à ne pas confondre avec l'armillaire de teinte blanche) sont visibles dans le liber (fig. 1B).
Etant donné la capacité rapide de dispersion de la maladie via des spores transportées par le vent, un réseau de surveillance constitué d'une vingtaine de sites forestiers où le châtaignier est bien représenté (pour certains sites en association avec des chênes) a été mis en place en Wallonie en vue de surveiller l'apparition du champignon en forêt. Cette surveillance qui a démarré en janvier 2016 est prévue pour une durée de 3 ans. Tout cas suspect peut être signalé à l'OSFW qui transmettra les échantillons au CRAW pour analyse.
Fig. 2. Symptômes typiques de l'infection d'un châtaignier
par Cryphonectria parasitica
(A : chancre avec fructifications ; B : palmettes en éventail)